Première à l’Arsenic, à Lausanne, le 31 octobre 1990.
Laissons son imagerie là où elle se trouve, dans les boutiques à souvenirs, ou collée au fond de nos livres d’enfants. Là où Don Quichotte colle à l’image que nous nous faisons de lui, là où déjà nous ne collons plus à la nôtre. Parlons d’un personnage – fictif – qui évoluerait dans le monde indécis et foisonnant des apparences. Qui poursuivrait inlassablement son image, pour mieux la fuir, ou s’y plaquer. Qui se nourrirait de traces. Parlons de la faculté du personnage à déformer sa perception du monde. Ouf !
Nous n’allons pas vous raconter l’histoire de Don Quichotte, il n’y a donc aucune raison de chercher Sancho Panza. Nous cherchons plutôt l’inspiration dans l’univers de Don Quichotte, sans essayer de transcrire l’oeuvre de Cervantes.
C’est du pouvoir de l’imaginaire que nous traiterons, de sa faculté de transformer la perception du monde. De l’illusoire, indispensable. De l’aisance que nous avons à nous fabriquer un monde, à nier celui qui nous entoure. De nos contradictions, qui nous font traiter de foux ceux qui, comme Don Quichotte, ramènent l’univers à leur monde intérieur. De notre envie de liberté…
En bref, la condition humaine.
Occupant avec acuité l’espace, les danseurs, très en verve, très en gestes, font étinceler ce miroir aux alouettes que nous tend Philippe Saire. On y retrouve son vocabulaire, sa symbolique aussi. Mais la grammaire s’est enrichie. La chorégraphie est plus complexe. La mise en scène, très inventive, plus audacieuse, fracas à la clé. A chevaucher ainsi Rossinante, sans la ménager, Saire va beaucoup plus loin. On le suit avec un plaisir sans mélange.
Jean-Pierre Pastori, 24 Heures 2.11.1990
Ce Don Quixote, tout à la fois sensuel et violent, me en scène cinq personnages, héros et renégats, constamment en proie aux contradictions de leur fougueuse nature d’hommes, aussi candide qu’inconséquente. Les moments de plénitude, magnifiques, sont des instants de grâce et l’écriture globale de la pièce est forte d’une réelle envergure. La dynamique est menée tambour battant et l’idée directrice est constamment réitérée, le mystère demeure entier d’un bout à l’autre. L’Hidalgo de la Mancha et son acolyte ne font qu’une brève apparition bouffonne. C’est globalement que l’esprit du héros de Cervantes habite la pièce à travers les personnages.
Patrice Lefrançois, La Gazette de Lausanne, 2.11.1990
Saire’s Don Quixote was a metaphorical evocation which opened onto wider horizons dealing with dance conventions and even the human condition. Tapestry panels repeatedly unfurled to set the scene, only to be hurled away by dancers rejecting historical specificity. They preferred to pursue their own shadowy ideals, to fight their own internal demons.
Saire presented his piece as a context for an impressive choreographic talent, able to create vivid graphic shapes and contrapuntal patterns.
Nadine Meisner, The Times 13.05.1991
Paul Adler, Alain Barraud, Eric Bart, Roger Baudet, Jean-Pierre Baur, Miguel Cervantes, Carline Coigny, Alberto Daniel, Pierre Degaudenzi, Odile Ferrard, Boris Fischer, Jacques Gardel, Christiane Glauser, Laurence Imhoff, Marie-Claude Jéquier, Bernard Krähenbuehl, Eric Lesquereux, Reinhold Metz, Chantal Michetti, Brigitte Monod, Ursula Murkens, Jean-Michel Pellegrino, Marinette Pradervand, Serge A. Receveur, Gianni Schneider, Albrecht Schwarz, Alain Suard, Michel Thévoz, Rosanna Valle, Jacques Veillard, Laurette Wettstein, Jacques Zeller.
Chorégraphie
Philippe Saire
Danse
Corinne Layaz / Julie Salgues,
Evelyne Nicollet / Rahel Vonmoos,
Marc Berthon,
Philipp Egli / Charles Linehan,
Philippe Saire
Musique
Martin Chabloz
Scénographie
Jean-Marie Bosshard,
Thierry Baechtold
Peintures des toiles
Antoine Delarue
Réalisation des décors
Thea’dec,
Deco Dac
Lumières
Christian Yerly
Costumes
Jocelyne Pache,
Elf Kirchhofer
Administration
Natacha Noverraz,
Sylvie Jeanguenat
Chorégraphie
Philippe Saire
Danse
Corinne Layaz / Julie Salgues,
Evelyne Nicollet / Rahel Vonmoos,
Marc Berthon,
Philipp Egli / Charles Linehan,
Philippe Saire
Musique
Martin Chabloz
Scénographie
Jean-Marie Bosshard,
Thierry Baechtold
Peintures des toiles
Antoine Delarue
Réalisation des décors
Thea’dec,
Deco Dac
Lumières
Christian Yerly
Costumes
Jocelyne Pache,
Elf Kirchhofer
Administration
Natacha Noverraz,
Sylvie Jeanguenat