Première au Centre culturel suisse de Paris, le 14 novembre 1989.
Spectacle pour 3 danseurs et 2 écrans.
Outre l’envie de confronter la danse à un autre code, l’image projetée, L’Ombre du doute se veut un clin d’oeil à l’univers du film policier des années 50. « Une femme et son amant ont tué le mari gênant. Un inspecteur enquête sur la mort, découvre des éléments suspects. Séduit par la femme, il projettera avec elle le crime de l’amant devenu à son tour gênant… »
L’envie de confronter la danse, par essence en mouvement, et l’image, qui fige des instants.
Un des intérêts de cette confrontation est qu’elle oblige chacun des deux langages à se définir en relation à l’autre, ce qui revient à se définir lui-même. Avec ses possibilités, ses limites aussi. Trouver des rapports justes, étonnants, qui fassent que la danse relève l’image, que l’image bouge dans sa fixité. Deux langages, pour raconter une même histoire…
L’occasion pour la danse de s’offrir des luxes tels qu’un arrêt au 1/125ème de seconde, d’autres cadrages et angles de vision. De s’interroger aussi, face à des photos révélant gaucheries, maladresses, poses disgracieuses, face à la sacro-sainte maîtrise de la danse. Et si la danse, c’était aussi la perte de maîtrise?
Et tout d’un coup, l’intrusion de la couleur, comme pour rappeler que le Noir-Blanc, lui aussi est une fiction.
Philippe Saire
Au sombre duo de la femme et de l’amant répond celui de la femme et du policier qui éclaire sa partenaire au moyen d’un projecteur de diapositives. Puis c’est le théâtre dans le théâtre qui est ici magnifiquement exploité: peu avant le second meurtre, les trois danseurs semblent cesser la représentation, répètent certains mouvements, réajustent leurs habits… Le public est plongé dans un doute agréablement inconfortable.
Philippe Clot, Le Matin, 12.8.1990
Trame policière, oui. (…) Mais les comparaisons avec le divertissement noir et saignant s’arrêtent là. C’est des plus obscures pulsions humaines que parle L’Ombre du doute, de passion, d’amour et de mort. Situation extrême échappant pourtant à tout esprit caricatural. Avec la sobriété des moyens employés, c’est là un véritable tour de force.
Le Démocrate, 30.8.1990
Chorégraphie
Philippe Saire
Danseurs
Corinne Layaz,
Thierry Baechtold,
Philippe Saire
Musique
Martin Chabloz
Images projetées
Jean-Pascal Imsand
Scénographie et lumières
Jean-Marie Bosshard
Costumes
Imelda Senn
Photographies
Jesus Moreno
Chorégraphie
Philippe Saire
Danseurs
Corinne Layaz,
Thierry Baechtold,
Philippe Saire
Musique
Martin Chabloz
Images projetées
Jean-Pascal Imsand
Scénographie et lumières
Jean-Marie Bosshard
Costumes
Imelda Senn
Photographies
Jesus Moreno