Première au Théâtre Sévelin 36, le 9 mai 2001. Soli pour 5 ou 8 danseurs.
Une série de portraits, de soli.
L’immersion dans autant d’univers personnel, d’intimités.
La rencontre avec autant de personnages que d’interprètes.
L’appropriation d’un rôle pour mieux se dévoiler.
L’imposture pour se livrer.
Une recherche non-naturaliste de définition du personnage, et de ce que le personnage peut être dans la danse, en le distinguant clairement d’un personnage théâtral et en s’appuyant sur une écriture forte du mouvement.
Le processus de travail est déterminant. Il répond à un besoin croissant de travailler en étroite collaboration avec les interprètes sur l’écriture de leur danse. Il correspond à une étape importante de mon métier de chorégraphe : être davantage à l’écoute des propositions des danseurs et trouver constamment comment gérer, relancer, agencer ces propositions. Il est stimulé par la présence d’interprètes forts et créatifs au sein de notre compagnie.
RISQUE
«Jouer un instant sa sécurité ou sa vie, au risque de la perdre, pour gagner enfin la légitimité de sa présence au monde ou simplement arracher dans la force de cet instant le sentiment d’exister enfin, de se sentir physiquement contenu, assuré dans son identité.» David Le Breton
ERRANCE
«Une manière discrète de passer entre les mailles, de se diluer dans l’espace, de vivre dans les interstices, hors du lien social, tout en ne cessant de le parcourir. L’errant n’est pas seulement un nomade au milieu d’un espace incertain, il est aussi le nomade de soi.» David Le Breton
C’est une forme très particulière qu’un solo. Une sorte de mise en abîme, puisqu’il faut trouver en soi ses propres appuis, et qu’on ne peut faire l’économie d’une sorte d’impudeur.
On touche à cette définition de ce que fondamentalement est pour moi un interprète, en danse ou en théâtre: quelqu’un qui nous parle de lui, au travers d’un rôle. Dans Impostures, on est exactement là, à cette frontière mouvante qui sépare le personnage de l’interprète, le vrai du faux, le « faux vrai » du « vrai faux ».
Pour ce spectacle, j’ai voulu donner une place prépondérante à ces danseurs qui nourrissent mon travail depuis des années et tisser une étroite collaboration avec chacun d’eux. Ces soli leur appartiennent plus qu’à moi, même si nous les avons construits ensemble: les interprètes parlent d’eux-mêmes, l’humain se dévoile, c’est d’ailleurs le thème central du spectacle.
Ce spectacle est une forme d’hommage aux interprètes.
Philippe Saire rend hommage à ses danseurs
Huit soli et autant de danseurs: Impostures est une galerie de portraits délicieux, ciselés comme des bijoux. Avec cette nouvelle pièce, Philippe Saire nous dévoile une part de l’intimité de ses huit interprètes. Une forme d’hommage à ses danseurs, mais surtout un défi exigeant, difficile à relever. Derrière chacune de ces petites pièces, on devine l’effort, l’énergie mobilisée par les danseurs pour tenir en haleine le spectateur, pour surprendre et captiver. Ils y réussissent tous, et si l’un préfère mettre en avant son côté exhibitionniste, l’autre choisit de livrer une partie de lui-même sous forme de devinette: un morceau de musique, un élément du décor sont autant d’indicateurs d’une histoire personnelle.
Il y a Sun-Hye Hur, sublime dans son solo avec un grand couteau de cuisine. Ou Nabih Amaraoui, vadrouilleur, qui déballe son grand sac de chaussures: on le devine nomade, fragile dans la vie comme sur scène, lorsqu’un projecteur le vise comme s’il s’agissait de le clouer contre la paroi. La force de ces huit soli vient de leur fraîcheur, et de leur étonnante capacité de mêler l’humour et l’érotisme, la nostalgie et la joie de vivre.
Anna Hohler, Le Temps (CH) 2001
Philippe Saire cède gestes et paroles à ses huit danseurs. A chacun son tour de s’interpréter. Une simple figure exprime déjà l’arrogance, le narcissisme, l’indifférence, l’humour, la fourberie. Mais très vite, les gestes sont trompeurs et tremblants. Les masques tombent. L’être humain retire vêtements, perruque, amortisseur de chocs et perd de sa superbe. Les imposteurs ne rient plus. Ils implorent, insistent, reviennent même à la parole, souffrent et parfois meurent. Les huit chorégraphies s’avèrent confession. On retiendra l’humour noir de Nicholas Pettit, le nombrilisme de Manuel Chabanis, le cynisme de Sun-Hye Hur et particulièrement, la maturité de la prestation de Corinne Rochet, dans cette version complète d’un spectacle séduisant aux solos plus ou moins accrocheurs.
Chantal Bellon, l’Hebdo (CH) 2001
Chorégraphie
Philippe Saire
Danseurs
Nabih Amaraoui,
Matthieu Burner,
Manuel Chabanis,
Anne Delahaye,
Juan Vincente Gonzalez,
Sun-Hye Hur,
Nicholas Pettit,
Corinne Rochet
Musique
Julien Sulser
Scénographie
Massimo Furlan
Assistante
Corinne Rochet
Costumes
Isa Boucharlat,
Nadia Cuénod
Intervenante théâtre
Hélène Cattin
Maquillage et coiffures
Léticia Rochaix
Régisseur général
Samuel Galley
Directeur technique
Jean-Jacques Schenk
Chorégraphie
Philippe Saire
Danseurs
Nabih Amaraoui,
Matthieu Burner,
Manuel Chabanis,
Anne Delahaye,
Juan Vincente Gonzalez,
Sun-Hye Hur,
Nicholas Pettit,
Corinne Rochet
Musique
Julien Sulser
Scénographie
Massimo Furlan
Assistante
Corinne Rochet
Costumes
Isa Boucharlat,
Nadia Cuénod
Intervenante théâtre
Hélène Cattin
Maquillage et coiffures
Léticia Rochaix
Régisseur général
Samuel Galley
Directeur technique
Jean-Jacques Schenk