Première at Festival Théâtres d’été de Nyon, August 1993. Rerun at Théâtre Sévelin 36, Lausanne, April 1996.
Solo of Philippe Saire. A montage of texts and gestures that can be seen as the dynamic illustration of what dance also is: not only a machine processing emotions but also a way to draw a cartography of the world; to chose, on stage, which place we want to give to the human being.
Textes: excerpts of Peter Handke’s Offending the Audience and Other Spoken Plays
The alibi – presence elsewhere, proved as a defence. Confirmation of physical absence from the scene of an event. Paradoxally, the footprint of non-presence.
The mapmaker – the artisan who surveys and records the exact shapes of a landscape; in whose work – observation, measurment, counting, limiting – the imagery has no place.
Within a precisely defined, immobile reality, is there room for movement? Why wish to unite the two? If movement is fixed, it must die. To survive, it must remain ephemeral, intangible.
The desire always to “be somewhere” urges the choreography towards the mapping of a landscape whose topography is ever-changing. And the temporary presence acknowledges the respect for absence – the alibi.
This piece is a kind of new ritual, depicting a resistance to concepts with over-defined, excessively organized rules. But this resistance is one of evasion, of fluidity – a resistance with the lightness of air, yet the force of water.
Une pièce complexe comme un labyrinthe intérieur et destinée à être plus ressentie que comprise. Le chorégraphe-interprète morgien trace en effet une piste à la fois pure et embrouillée où fusionnent gestuelle mécanique, extraits d’Outrage au public et autres pièces parlées de Peter Handke et accessoires divers, témoins du temps qui passe. Déroutant, Philippe Saire invente sa propre géographie de l’espace en jonglant, sans logique apparente, avec sa voix naturelle et ses paroles amplifiées. En construisant au sol des alignements de colonnes en ruine ou encore en enfilant un harnais pour semer son chemin de sable. Avec L’alibi et le topographe, le danseur aborde des terres magiques qui fertilisent l’imaginaire.
Francine Collet, Le Courrier, Genève, 9 août 1993
Fulgurante entrée en scène, perruqué façon Louis XIV, et enveloppé dans une vaste djellaba blanche sur une musique enfiévrée. Une apparition à laquelle aucun topographe ne saurait imposer une « cote » – elle échappe à toute référence – pas plus qu’à la disparition de l’artiste, d’ailleurs, au terme du spectacle, alors que l’obscurité engloutit sa silhouette « levée » – grâce à un harnais et à une poulie – et qu’au sol seule une poudre blanche garde la trace de ses pas fugaces.
Opposition de l’immuable – une série de fragments de marbre et de granit, comme autant de menhirs – et de l’éphémère – les oscillations d’un pendule, les mouvements du danseur. Contradiction propre à cet art qui met en jeu des corps, et qui vise à une transsubstantiation. Avec des gestes insolites, et les mots de Handke à la bouche, Philippe Saire balise, fût-ce à son corps défendant, ce territoire à explorer. Offrant du même coup au regard des images vertigineuses.
Jean-Pierre Pastori, 24 Heures, Lausanne, 7-8 août 1993
Choreography and dance
Philippe Saire
Set and light design
Jean-Marie Bosshard
Assistant light
Luc Gendroz
Costumes
Elf Kirchhofer
Music
Béla Bartòk, Michael Nyman, Terry Riley, Renaud Garcia-Fons, Antonio Vivaldi
Thanks
Ariane et Christian Karcher et toute l’équipe d’Ag’art