Première at the Opéra de Lausanne, November 26th, 2006. Choreography for 6 dancers.
In contrast to previous Philippe Saire creations, Could I just draw your attention to the brevity of life? performs a delicate upheaval of the normal conventions of entertainment and plays on them in a light yet precise way.
Using festive imagery, accessible and colourful, this creation has been conceived as a shrewd review that reveals itself in layers in order to reach and unravel the mechanisms of our thirst for distraction, that fascinating driving force of our lives and universal need.
And in answer to the question posed in the title, a surprise finale, a sort of reminder of the fragility of the universe.
So a comic piece? A free piece, as free as it can be.
Très différente des précédentes créations de Philippe Saire, Est-ce que je peux me permettre d’attirer votre attention sur la brièveté e la vie? détourne par la danse les codes du divertissement, et en joue sur un mode à la fois léger et pointu.
Au travers d’une imagerie festive, accessible et colorée, cette nouvelle création est conçue comme une revue astucieuse qui se laisse dévoiler par couches, pour atteindre et décortiquer les mécanismes de notre soif de distraction, moteur fascinant de nos vies et besoin universel.
Dis-traire (tirer hors). Ce à quoi nous tentons d’échapper, comment nous fabriquons ces tentatives.
Et en réponse à la question posée, un final en surprise, comme pour rappeler la fragilité de cet univers.
Revanche d’une blonde
C’est bien connu, la blonde est légère et évaporée. Elle rafraîchit, mais ne tient pas au palais. Et ce qui vaut pour la femme ou la bière, vaut pour le spectacle vivant. Aux côtés de la puissante tragédie et de la dissidente comédie, le cirque et le cabaret font figure de hochets qu’on agite devant un public qui ne demande qu’à être distrait… Stéréotypes ? Certes, mais ils ont la vie dure. Ainsi, lorsque pour fêter les vingt ans de sa compagnie lausannoise, Philippe Saire a avancé la distraction comme thème de sa nouvelle création, on a douté de cette volonté d’explorer par la danse le monde des paillettes et de l’illusion. Pas facile d’éviter le piège de la complaisance ou celui, plus tentant encore, du contre-pied téléphoné.
Pourtant. Est-ce que je peux me permettre d’attirer votre attention sur la brièveté de la vie ? se maintient en constant équilibre entre les deux options et échappe à toute tentative de réduction. Car si, sur une musique souvent musclée, les danseurs de Philippe Saire enchaînent des numéros de voltige, de french cancan ou de prestidigitation, une fausse note, comme un blues passager, court-circuite chaque fois la logique de séduction. Le cancan est livré couché, le secret du magicien éventé et le cirage noir qui enduit le corps de l’homme volant se dépose sans pitié sur le costume de son partenaire, immaculé… Même jeu pour cette magnifique séquence de claquettes où les danseuses luttent contre un crépuscule qui les dissimule. On le croquerait ce duo primesautier, encore faudrait-il le distinguer… Ainsi, le chorégraphe lausannois n’a pas besoin de déployer un arsenal bétonné pour bousculer ces arts dits légers. Il joue simplement sur la fragilité inhérente à ce monde de l’illusion. Comme si le simple souffle de qui s’en approche de trop près signait fatalement son évaporation. Dans la bière, n’est-ce pas la mousse qu’on préfère ?
Marie-Pierre Genecand, Le Temps, 9 décembre 2006
Pour sa fête,Philippe Saire fait feu de tout pas
Dans une émouvante création anniversaire,le chorégraphe Philippe Saire célèbre ce qui fait de la danse une fête permanente.
Il ferait presque peur, s’il n’était profondément ironique, le sourire de cette hôtesse en robe du soir qui accueille le public depuis la scène. Visage élastique, gestes amples de qui invite, la danseuse – après avoir exécuté quelque complexe contorsion pour enfiler un pull-over – lance ce qui n’est déjà plus un spectacle, mais un véritable show. Foin de célébrations mélodramatiques et d’hommages cryptiques: chez Philippe Saire, l’anniversaire est court et explosif. A l’occasion des vingt ans de sa compagnie, le chorégraphe lausannois change de ton et fait mine d’oublier ses soucis dans le très beau Est-ce que je peux me permettre d’attirer votre attention sur la brièveté de la vie? Les numéros s’enchaînent, donc, dans cette revue détournée qui pratique aussi bien le french cancan que le ballet façon Chorus Line. Mais rien chez Saire n’est emprunté et rendu tel quel, ni le tour de magie joliment ringard ni le tango désespéré. Et si toutes les séquences démarrent très platement – les amorces sont du meilleur effet comique -, elles finissent par prendre une autre tournure. Les danseurs, à l’étroit dans les tristes règles du divertissement, se libèrent, s’envolent littéralement et évoluent vers un vocabulaire plus poétique et généreux. Le contemporain travestit soudain l’ancien.
A ce processus d’appropriation, Saire applique son propre programme. « Comment sortir du noir? », écrit-il au sujet de cette création qui vient après [ob]seen et Sang d’encre, pièces sur l’impudeur et l’inquiétude. Sortir du noir, c’est convoquer les figures imposées de l’amusement qui ont fait depuis longtemps leurs preuves. Mais à Sévelin 36, où le spectacle est donné jusqu’à dimanche, la réponse est aussi littérale: les interprètes maîtrisent eux-mêmes la lumière depuis la scène, manipulant une série de néons sur roulettes. Dans ces brèves ou longues illuminations, ils apparaissent et disparaissent, dansent à contre-jour ou jouent avec leurs ombres. Au final, l’ensemble se pare d’une émouvante simplicité. Débarrassé de toute la lourdeur d’une interrogation métaphysique, le chorégraphe affiche ses propositions avec conviction. Porteurs de cette entreprise, Philippe Chosson, Anne Delahaye, Karine Grasset, Gilles Viandier, Mike Winter et David Zagari bougent avec une persévérance carabinée, s’animent en un jeu collectif efficace fait de sorties et d’entrées en scène, de cache-cache. Et c’est sans compter la présence surprenante de leurs doubles enfantins qui apparaissent dans un final épatant. On croirait pourtant à tort la création de Saire naïve. Lucide, son regard sur le divertissement se révèle précieux, car s’il postule la brièveté des satisfactions, jamais il ne les moque ou s’en détourne. Saire n’en perd pas une miette et nous non plus.
Sandra Vinciguerra, Le Courrier, 8 décembre 2006
Vingt bougies et des étincelles
(…) On découvre le chorégraphe lausannois dans une création légère, atypique, qui échappe à toute volonté de la classer d’emblée dans le parcours artistique de l’intéressé. Les six interprètes livrent en effet une suite étincelante de numéros de danse de revue (…) Mike Winter se démenant en peignoir, Anne Delahaye en présentatrice qui n’a rien à présenter ne sont que quelques exemples d’une série qui a tout pour plaire.
Anna Hohler, 24 Heures, 29 novembre 2006
Opéra de Lausanne, Ecole de Cirque de Lausanne, Bowling Lausanne Vidy, Karting de Vuitebœuf, Carrousels de Fribourg, Théâtre Arsenic, Philippe de Rahm, Murièle Zimmermann, Virginie Mayor et tous les parents.
Choreography in collaboration with the dancers
Philippe Saire
Dancers
Philippe Chosson,
Anne Delahaye,
Karine Grasset,
Gilles Viandier,
Mike Winter,
David Zagari
Light design
Laurent Junod
Sound design
Christophe Bollondi
Artistic advice
Massimo Furlan
Production assistant
Muriel Imbach
Costumes
Isa Boucharlat
Costumes assistant
Christine Emery
Dresser
Celia Franceschi
Technical and stage manager
Yann Serez
Construction
Danny Clot, Daniel Demont, Maxime Fontannaz, Luc-Etienne Gersbach
Photographer
Mario del Curto
Graphic design
René Walker
With the participation of
Jérémy Barbezat, Lucie Benjamin, Evan Dovale, Maël Fidanza, Lena Furlan, Lisa Furlan, Alexei Giovanelli, Luis Melgar-Grasset, Nino Melgar-Grasset, Adrian Monnin, Noa Naclerio, Léo Oliveira
Advice and collaboration
Claire Graf
Tour manager
Claude Freymond
Administrator
Claudine Geneletti
Communication
Sonia Meyer
Secretary
Sarah Orfellini
Acountant
Régina Zwahlen
Cleaning
Olivier Schubert
Trainees
Pierre-Yves Diacon, Job Michael Rouamba
Choreography in collaboration with the dancers
Philippe Saire
Dancers
Philippe Chosson,
Anne Delahaye,
Karine Grasset,
Gilles Viandier,
Mike Winter,
David Zagari
Light design
Laurent Junod
Sound design
Christophe Bollondi
Artistic advice
Massimo Furlan
Production assistant
Muriel Imbach
Costumes
Isa Boucharlat
Costumes assistant
Christine Emery
Dresser
Celia Franceschi
Technical and stage manager
Yann Serez
Construction
Danny Clot, Daniel Demont, Maxime Fontannaz, Luc-Etienne Gersbach
Photographer
Mario del Curto
Graphic design
René Walker
With the participation of
Jérémy Barbezat, Lucie Benjamin, Evan Dovale, Maël Fidanza, Lena Furlan, Lisa Furlan, Alexei Giovanelli, Luis Melgar-Grasset, Nino Melgar-Grasset, Adrian Monnin, Noa Naclerio, Léo Oliveira
Advice and collaboration
Claire Graf
Tour manager
Claude Freymond
Administrator
Claudine Geneletti
Communication
Sonia Meyer
Secretary
Sarah Orfellini
Acountant
Régina Zwahlen
Cleaning
Olivier Schubert
Trainees
Pierre-Yves Diacon, Job Michael Rouamba