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Cie Philippe Saire
Av. de Sévelin 36
1004 Lausanne
Suisse

in permanent residency at Théâtre Sévelin 36

+41 21 620 00 12 info@philippesaire.ch

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Orphelins spectacle On tour ×

Text by Dennis Kelly - French translation Philippe Le Moine, published and represented by L'Arche - theatre editor & agency


Angels in America était pour moi une première étape de ma pratique théâtrale et les très bons échos rencontrés m’encouragent dans ce désir puissant de poursuivre, en parallèle de ma pratique de chorégraphe, cette exploration d’une mise en scène abordée par le corps.
Pour rappel, cette approche physique des textes n’est pas une nouveauté pour moi : c’est un système de travail que j’ai mis au point depuis plus de dix ans lors d’ateliers à La Manufacture — Haute École des Arts de la Scène de Lausanne et aux Teintureries. Partant de l’objectif pédagogique de relier davantage le corps au texte et à l’interprétation, une forme assez personnelle de mise en scène a émergé et m’a donné envie de la mettre en œuvre sur le plateau. La rencontre avec le magnifique texte de Angels in America a donné le déclic nécessaire.
J’ai la sensation que ces projets de spectacles liant le corps et le texte entrent dans une logique de parcours. J’ai hésité il y a longtemps entre théâtre et danse, puis monté des chorégraphies nourries de références littéraires ou théâtrales, enseigné le mouvement à des comédiens… et là tout se rejoint et fait sens. Continuer ce travail de mise en scène particulière tient aujourd’hui pour moi de l’évidence.
J’ai, pour ce deuxième projet, cherché à nouveau une pièce qui à la fois faisait la part belle aux acteurs, et dans laquelle je voyais la possibilité d’engager les corps.
J’avais travaillé lors d’un atelier sur des extraits d’Orphelins, de Denis Kelly, et la pièce m’avait enthousiasmé. J’ai décidé de monter ce texte très impressionnant, tant sur la forme — une écriture ciselée alliée à la dramaturgie d’un thriller — que sur le fonds. La pièce parle du racisme ordinaire, au travers d’un fait divers vécu de l’intérieur par certains de ses protagonistes, et rejoint ma conviction profonde qu’au théâtre, c’est par l’intime qu’on peut toucher le politique. Le texte de Denis Kelly en est la brillante démonstration.


Ce qui me touche toujours au théâtre, et qui est particulièrement réussi dans Orphelins, c’est que le politique passe par l’intime. Il n’y a rien d’explicatif dans le texte, pas de vérité assénée, pas de message moral, on s’attache à chaque personnage, on comprend le parcours de chacun… Rien n’est donné, et la place est laissée au spectateur de savoir en quoi la pièce résonne en lui. Et c’est à lui de faire la part des choses entre ce qu’il comprend et ce qu’il tolère, finalement à l’instar de ce qui se passe dans la pièce, et particulièrement chez le personnage de Danny.
Bien sûr, Liam se révèle peu à peu horrible, mais on a eu le temps d’avoir été touchés par sa fragilité (et c’est important qu’il soit attachant). Bien sûr, Helen semble forte et déterminée dans son acharnement à épargner son frère, mais sa logique devient peu à peu absurde et terrifiante (et c’est important que sa logique tienne la route). Et bien sûr, Danny, c’est un peu notre regard à nous, et notre perplexité -poussée à l’extrême- à devenir parfois complices de certaines situations. Quoi qu’il en soit, on s’est attaché à chacun, et le racisme dont traite la pièce passe par une progression de sensations, par des choix qui n’en sont pas vraiment. Le piège se referme sur eux. C’est cette tension qui doit être vécue par le spectateur : entre la compréhension des enjeux de chacun et notre positionnement vis-à-vis de leurs actes. Sa mise en évidence est essentielle, et c’est pour moi la clé dans la mise en scène telle que je veux l’aborder.
Il est essentiel pour moi que la pièce SOIT de l’ordre d’une expérience, d’une immersion dont on ne sort pas indemne. Et on ne va pas en sortir indemne en étant révulsé par les personnages, mais bien en s’y étant attaché, en ayant adhéré à leurs failles et leurs dilemmes.

Orphelins est une pièce essentielle sur la question du racisme. Et je veux que la mise en scène renvoie chacun à soi-même, encore une fois passer par l’intime pour se relier au politique. Nous avons tous à voir avec la notion de racisme ordinaire, et le déni ne fait rien avancer. Intellectuellement, bien sûr, l’idée du racisme est inacceptable. Mais concrètement est-ce si simple ?
Le racisme renvoie plus généralement au rapport à la différence. L’autre, dans toute sa diversité, nous place face à nos préjugés qui, même s’ils ne s’avouent pas, façonnent notre perception du monde social à partir du lieu et du contexte où l’on se trouve. La pièce renvoie plus généralement à ce qui pousse à un moment donné à commettre un acte de haine face à ce que représente un individu qui nous apparaît comme une menace et remet en cause notre monde ou notre situation.
C’est une approche personnelle du racisme que je cherche, une perception sensible du spectateur qui doit lui faire se dire : « Et moi, qu’est-ce que j’aurais fait ? »


Director and choreographer
Philippe Saire


Actors
Valéria Bertolotto, Adrien Barazzone, Yann Philipona, un enfant


Dramaturgy
Carine Corajoud


Assistant director
Chady Abu-Nijmeh


Light design
Eric Soyer


Scenography
Philippe Saire


Sound design
Jérémy Conne


Costums
Isa Boucharlat


Make-Up
Nathalie Monod


Image advisor
Anne Peverelli


Technical direction
Vincent Scalbert


Coproduction
Comédie de Genève, Arsenic, Centre d'art scénique contemporain - Lausanne


Supports and partners
The dance Company benefits from a joint support agreement with the city of Lausanne, the state of Vaud and Pro Helvetia, Swiss Foundation for culture; this show is supported by the Loterie Romande, the Philanthropic Foundation Famille Sandoz, Ernst Göhner Stiftung, the Foundation Leenards, the Foundation Jan Michalski, the Migros pour-cent culturel & SIS Schweizerische Interpreten Stiftung. Cie Philippe Saire is in permanent residency in Théâtre Sévelin 36, Lausanne.


↳ PHOTOS HD
↳ TECHNICAL RIDER

Past dates

Lausanne (CH)
22.09.2021
03.10.2021
Geneva (CH)
20.10.2021
24.10.2021